Exposition « Préambule » avec les élèves de l’École Européenne Supérieure d’Art de Lorient

La semaine du 23 avril 2018 au 30 avril 2018 s’est déroulé l’Exposition « Préambule » à la Visitation de Périgueux. Organisée par Dejan Agovi, fils d’un couple accueilli au Centre d’Hébergement et de Réinsertion Sociale (CHRS) du SAFED. Jeune artiste passionné d’Art depuis son plus jeune âge et étudiant à l’école Européenne Supérieure d’Art de Lorient, il a décidé d’organiser cette exposition afin de remercier le public Périgourdin pour le soutien qu’il a pu lui apporter après son arrivée en France. Il a dû quitter l’Albanie en 2013 et est arrivé en France, n’ayant pas de carte de séjour, il a par la suite fait face à l’avis d’expulsion pour lui et sa famille. L’affaire a été rendue publique et un élan de solidarité s’est créé de la part des Périgourdins et a ainsi permis à Dejan et sa famille de rester.
C’est donc à travers cette exposition que l’on découvre plusieurs de ses œuvres, mais il n’a pas fait le déplacement seul, en effet, avec lui sont présents douze élèves de son école, une opportunité pour eux de faire connaître leurs travaux, et leur permettre d’avoir un point de vue extérieur et nouveau sur leurs œuvres. C’est une manière de montrer une certaine reconnaissance, mais aussi de s’exprimer et promouvoir les œuvres.
Quand les élèves de Bretagne ont appris qu’ils participeraient à une exposition à Périgueux, il s’en est suivi un long travail autour de l’organisation. Dejan s’est occupé de la prise de contact et le côté administratif durant plusieurs mois. Par la suite a eu lieu des réunions au travers desquelles les jeunes artistes ont dû s’organiser tant bien sur les travaux qu’ils présenteront que sur des questions comme celle du trajet, du logement, de la médiation, etc. Un temps de préparation qui a duré 4 mois.
Les élèves ont été choisis selon leurs travaux, le but étant de présenter différents formats, mais certains sont aussi des élèves qui avaient besoin de confiance vis-à-vis de leurs œuvres. Cette exposition est avant tout le moyen d’avoir une confrontation avec le public, confrontation qu’ils n’ont pas ou du moins qui est différente lorsqu’il s’agit d’un professeur. Le fait de devoir organiser et présenter cette exposition à travers leurs travaux qu’ils décrivent à un public varié est un premier pied dans l’autonomie en tant qu’artiste. Cela apporte une reconnaissance et notamment des échanges qui se trouvent être enrichissants pour leurs travaux, ils peuvent apporter un avis et une vision différente, ce qui les aide à avancer.

C’est un choix de format très varié qui est proposé tout au long de cette exposition : de la sérigraphie, de la lithographie, (technique d’impression qui permet la création et la reproduction à de multiples exemplaires d’un tracé exécuté à l’encre ou au crayon sur une pierre calcaire), du volume, de la peinture, de la performance sonore, de la photographie en passant par la peinture numérique. Mais la question que l’on se pose désormais est ; une autre exposition aura t-elle lieu ? Si des opportunités venaient à se présenter, c’est avec plaisir que les jeunes artistes reviendraient, pour une exposition plus grande, plus aboutie avec davantage d’œuvres.

Léa Van Brussel, service civique au Safed.